Un moment que je regarde de loin les ateliers d'écriture de Bric à Book. Parfois inspirée, je n'ai jamais pris le temps de structurer un véritable texte. Et puis voilà, aujourd'hui plus qu'un autre jour l'envie s'est fait ressentir alors j'ai franchi le pas.
Je me souviens de cette photo. Surexposée. Un peu comme mes
sentiments à l'instant précis où j'avais franchi la porte de la pièce. Elle
correspondait en tous points à ce dont j'avais toujours rêvé. Un lieu refuge,
un cocon baigné de lumière. Entourée de livres. Coupée du monde tout en étant
complètement dedans. Fenêtre ouverte sur la vie. Je me suis précipitée vers
l'alcôve et me suis imprégnée de l'odeur de ces livres et de l’atmosphère qui
régnait dans l'espace. Instant ouaté, égayé par les oiseaux qui discouraient
dans les arbres du jardin. J'ai jeté un œil sur ces ouvrages tout autour, bras
chaleureux qui m'accueillaient pour m'offrir des heures magiques de solitude
accompagnée. Des promesses d'échanges amicaux ou conflictuels avec des
personnages qui m'emporteraient dans leur univers. Qui, tour à tour,
m'agaceraient, me révolteraient, sauraient m'émouvoir, me faire verser quelques
larmes peut-être. Des héros hauts en couleurs ou des quidams insignifiants, des
Don Juan et des demoiselles en quête d'amour. Il y avait là la promesse
d'aventures infinies, de vacances d'été enivrantes. Mais avant de piocher dans
les rayons de la bibliothèque, de choisir soigneusement un titre ou de me
laisser porter par le hasard, il fallait que je couche sur le papier tous ces
ressentis un peu fouillis. J'ai saisi la pochette contenant un des cahiers qui
m'accompagnaient partout, me suis installée confortablement et me suis apprêtée
à décrire ce moment suspendu. Tout comme cet instant où l'objectif s'est ouvert
pour capturer ce moment de nostalgie, tout comme cette photo retrouvée,
peut-être retrouverais-je le texte que m'avait inspiré ce lieu.